Le cornu de Saint Siffret

Le cornu de Saint Siffret

A l’origine , le " cornu" désigne une des plus importantes divinités vénérées depuis la préhistoire et jusqu'à l'avènement du christianisme par divers peuples du nord de l'Europe.

Il s’agit du dieu des cycles de la nature, de la germination, de la vie et de la mort, Il est parfois amalgamé avec le Diable du christianisme.

 Ci-après, sa représentation (époque de l’arrivée des homos sapiens en Occitanie , 35’000 ans environ avant notre ère ) il a été découvert sur une paroi dans une grotte d’Occitanie ( grotte des 3 frères , découverte en 1914)…
Equivalent a Chauvet ou Lascaux Ces grottes sont dans le nord du Couserans, à quelque 6 km à vol d'oiseau du département de Haute-Garonne au nord, sur la commune de Montesquieu-Avantès1.
L'entrée de la grotte des Trois-Frères est indiquée sur la carte IGN, à 465 m d'altitude, à environ 1,5 km à vol d'oiseau au nord-est du bourg1.
L'entrée de la grotte d'Enlène est à environ 70 m à l'est de celle des Trois-Frères. Celle du Tuc d'Audoubert est à environ 800 m à l'ouest de l’entrée de la grotte des Trois-Frères, au sud du hameau d'Audoubert .

Chamane dansant (mime du cornu). Paroi de la Grotte des 3 frères /Occitanie 35’000 années avant notre ère

Cernunnos nom du cornu, pilier des Nautes. ( vers 17 de notre ère)
« Les esprits que la vérité châtie sont corrigés par le châtiment »…

Le Cornu de St Siffret se trouve proche de la place de la danse et de l’horloge, rue du Ranc. Il perpétue les danses et rituels des temps préhistoriques ? .Plus tard on le retrouve sous l’appelation Cernunnos. C’est une des divinités les plus marquantes dans la mesure où il est considéré comme le dieu-père, mais aussi par son apparence zoomorphe, qui décontenancera les Romains, mais surtout par les multiples fonctions et natures que lui donne les différents peuples.
Origine de cette divinité et ses fonctions
Cette divinité archaïque et tellurique était considérée comme le dieu-père chez les Gaulois et est comparée au vieux dieu italique Dis Pater par Jules César dans sa Guerre des Gaules. Ce dernier ne donne pas le nom indigène de notre divinité cornu, ni la description et il se contente de la comparer à un dieu italique, celui qui lui ressemble le plus selon lui. Ces deux divinités proviennent d’anciens panthéons et sont toutes les deux liées aux morts et aux richesses souterraines. En réalité, Cernunnos a plusieurs qualificatifs car les dieux anciens répondaient à des appellations différentes et des images multiples selon les divers groupes humains qui les vénéraient. Ainsi, Cernunnos est qualifié de « seigneur des bêtes sauvages », « seigneur des êtres vivants », « seigneur des bêtes et de la fécondité » autant de fonctions liées à l’absence de texte sur son culte et dont les attributs restent sujet à interprétations. Mais nous pouvons toutefois admettre une ascendance animale, très largement utilisée chez les Gaulois, notamment dans les noms propres comme Matugenos « fils de l’ours »..

«Du dieu des morts et des richesses souterraines au seigneur des bêtes et de la fécondité.»

La dénomination de Cernunnos

La première occurrence de la dénomination de cette divinité se trouve sur le Pilier des Nautes à Paris, érigé par les Romains entre 14 et 37 de notre ère, sous le règne de Tibère, et où on y trouve l’inscription (C)ERNUNNOS, au-dessus d’un personnage coiffé de bois de cervidé. Cette désignation trouve ses racines dans le proto-indo-européen *k(e)r-n(o) qui signifie « corne ou bois (de cervidé) », qui deviendra en celtique *kornu/kernu, le théonyme  *-no- désigne le nom d’un dieu et la terminaison -s qui indique la première personne du singulier. Ainsi de nombreux universitaires s’accordent à dire que Cernunnos signifie « le dieu avec des bois de cerf ». De plus, dans la mesure où nous pouvons analyser par transparence l’étymologie du terme Cernunnos comme «dieu cornu», selon certains chercheurs, Cernunnos ne serait pas un nom mais seulement son titre, contrairement au dieu grec Zeus, par exemple dont le nom vient de la racine indo-européenne *dei- qui signifie « briller » alors que son titre est « Roi des dieux » ou « dieu du ciel et de la foudre ».

Recherches : Michel Faupel
Association « Tous en scène St Siffret »